15.06.2021

Risques auditifs

Retours sur les spectacles Peace&Lobe® en livestream

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Face à la crise sanitaire et à l’impossibilité de proposer les spectacles Peace&Lobe®, certains porteurs de projet ont tenté l’expérience du livestream pour poursuivre ce travail pédagogique. EduKson a recueilli les avis de 2 porteuses de projet sur ce mode de diffusion.

Le livestream, une solution pour garder le contact avec les écoles

Avec l’arrêt total des concerts, le livestream (diffusion de concerts filmés en direct via internet) s’est développé pour tenter de combler le vide laissé par la fermeture des salles. Cette solution a également été envisagée par certains porteurs de spectacles Peace&Lobe®. Anne-Laure Prunier de Grabuge (Réseau des musiques actuelle en Grand Est) et Charlotte Bedhouche du RIF (Réseau des musiques actuelles en Ile-de-France) ont pris le parti de d’organiser quelques séances en livestream pour diffuser le spectacle dans son intégralité aux élèves. Ces diffusions étaient accompagnées d’un chat pour conserver le côté interactif et permettre « aux classes de participer tout au long du spectacle et de poser des questions ».

En cette période où les déplacements étaient limités, ces livestreams ont rencontré du succès et permis de toucher de nombreux d’élèves. En 4 diffusions, Grabuge a réussi à attirer « près de 1 200 élèves issus de 17 établissements scolaires répartis dans 6 départements de toute la Région Grand ». En Ile-de-France, en 2 séances ce sont « 1 654 élèves issus de nombreux établissements d’Ile de France, et en particulier des départements de l’Essonne, des Hauts-de-Seine, de Seine-et-Marne, des Yvelines, et du Val-de-Marne » qui ont assisté à ces concerts pédagogiques en version dématérialisée.

Une solution temporaire en attendant le retour en salle

Ces diffusions, destinées pour une période éphémère, ont permis de garder le contact avec les élèves et les enseignants et ont surtout donner envie d’assister à ces concerts en vrai. Le RIF a reçu des retours très positifs « mais avec un regret de la part des enseignant.e.s de pas avoir pu se déplacer au sein d’un lieu culturel ». Le sentiment est similaire en Grand Est où le spectacle a répondu aux attentes des enseignants et « tous sont prêts à amener leurs élèves à un spectacle l’an prochain ».

Toutefois malgré ces résultats positifs, le sentiment au sujet des livestreams est mitigé. Charlotte Bedhouche estime que « la diffusion en streaming doit rester exceptionnelle » et doit se limiter au cas de fore majeur « car l’un des enjeux principaux de ce dispositif est de faire venir les jeunes dans les lieux de diffusion. » L’état d’esprit est similaire chez Anne-Laure Prunier pour qui « l’interaction a été nulle avec les élèves ». Par ailleurs les frais engendrés pour une diffusion en livestream sont élevés pour un dispositif de qualité.

Un changement d’organisation qu’il a fallu appréhender

En outre, le livestream implique des changements dans l’organisation et notamment une charge de travail supplémentaire. Anne-Laure Prunier a dû gérer « directement les inscriptions et échanges en amont et aval avec les établissements, pour centraliser les choses, alors que normalement c’est la salle accueillante qui s’en charge ». Pour Charlotte Bedhouche il a fallu « mettre en place un système d’inscriptions en amont de l’action afin d’obtenir des données de bilan concrètes ». Contexte oblige, il a également fallu pour les porteurs de projets adapter la communication tant auprès des établissements que des partenaires et des académies.

Au-delà des organisateurs, les artistes ont eux aussi été impactés par ces changements d’organisation. En Grand Est les artistes, bien qu’heureux de retrouver le chemin de la scène, étaient stressés par le dispositif. De même, en Ile-de-France il a fallu préparer l’équipe artistique à ce type d’exercice.

Dans les deux régions il ressort la même difficulté de jouer devant une salle vide, d’adapter le propos, de rester concentrer et enthousiaste pendant les représentations.