14.06.2019

Environnement sonore Forum Interview

La journée sans écouteur, projet sur mesure de l’ARA pour le Lycée Hôtelier International de Lille

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Interview

Sandrine Michel, infirmière de l’établissement, évoque pour EduKson cette journée originale, réfléchie et co-construite avec son lycée, où le développement de l’autonomie des élèves dans la diffusion du message de prévention tient une place de choix.

 

Quelles actions de promotion de la santé auditive avez-vous mené par le passé au sein du Lycée Hôtelier International de Lille ?

Depuis 2012 nos classes de Seconde participent au concert pédagogique Peace&Lobe®. Il y a également eu une exposition sur la thématique des risques auditifs dans notre CDI. L’année dernière les élèves de Première en Bac Pro ont également bénéficié du concert, ainsi que d’ateliers pédagogiques et de stands d’information dans le hall du lycée, à l’occasion de la Journée Nationale de l’Audition, durant laquelle je me suis investi aux côtés de l’assistante sociale et du Conseiller Principal d’Education (CPE).

 

À quels objectifs se devait de répondre la Journée sans écouteurs, menée en avril par votre établissement ?

Cette journée avait pour vocation de sensibiliser les élèves aux risques auditifs par le biais d’élèves ambassadeurs, afin de les rendre responsables de leur santé ; les amener à gérer de manière consciente les différentes pratiques d’écoute, que ce soit avec leur baladeur ou encore lors de concerts ; ainsi qu’à faire contrôler leur audition ou encore à les inviter à consulter un ORL en cas de problème.

 

Sur quels outils pédagogiques s’est appuyée la démarche ?

Nous nous sommes basés sur des ateliers pédagogiques et d’accompagnement de l’ARA dans la réflexion tout comme la réalisation ; sur leur exposition et leur mallette ; mais aussi sur des cours pédagogiques en sciences appliquées. L’ARA nous a ensuite accompagné tout au long de cette journée.

 

Quel a été le rôle du professeur de Sciences Appliquées dans ce projet ?

Que ce soit sur la forme ou le fond, elle les a accompagnés dans la réalisation de leurs outils, en lien avec les connaissances acquises durant l’année. Elle a également été présente sur les stands, avant de les évaluer par une notation.

 

Quels furent les stands portés par les étudiants de première année de Bac Pro Boulangerie-Pâtisserie et comment ont-ils été perçus par les autres élèves ?

Nous avons travaillé autour de six stands traitant divers sujets :

  • Les pathologies : des saynètes autour de l’hyperacousie, l’écoute d’une bande sonore au casque pour comprendre ce que sont les acouphènes et des phrases à répéter par « téléphone arabe ».
  • La dosimétrie : un jeu théâtral.
  • Les bons réflexes à adopter : un jeu de quilles correspondait aux cellules ciliées de l’oreille et des balles de différentes tailles jetées dessus permettaient de prendre la mesure de l’intensité sonore, ce qui était capté par un micro et amplifié par des enceintes.
  • La physiologie et l’anatomie : le but était de lire un texte à trous en répétant les mots manquants avec un casque atténuant le niveau sonore, afin d’être mis en situation de surdité légère. A chaque erreur un autre élève se prêtait à l’exercice.
  • Un Trivial Pursuit / jeu de l’oie.
  • Un quiz : afin de mieux engager les élèves, ils ont dû remplir un questionnaire à chacun de leur passage sur un stand. Après tirage au sort, nous avons fait gagner au vainqueur un bon de viennoiseries dans le magasin Boulangerie-Pâtisserie de l’établissement.

Les stands ont été très bien perçus par les autres élèves : 98 élèves de 6 classes différentes y ont participé et la classe de Seconde Bac Pro Boulangerie-Pâtisserie s’est portée volontaire pour renouveler ce projet l’année prochaine.

 

Est-ce que les élèves ont réussi à s’extraire de leurs écouteurs et à prendre du recul sur leur pratique d’écoute ?

À chaque ouverture de la grille de l’entrée, deux élèves de Première Bac Pro Boulangerie-Pâtisserie faisaient passer l’information par un coupon papier « Journée sans écouteur au lycée » et donnaient des flyers de conseils préventifs. La plupart des jeunes ont retiré leurs écouteurs, bien qu’une minorité d’entre eux n’a pas joué le jeu.