Introduction
-
Publics ciblés :
Collégiens
-
Thématiques :
Mathématiques, Sciences de la vie et de la terre
Objectifs
-
1
Etudier les effets sanitaires du bruit et les conséquences dans la vie quotidienne
-
2
Comprendre comment évaluer les atteintes auditives
Compétences de l'élève
-
Rechercher les informations pertinentes sur les effets du bruit sur la santé (CDI, internet…)
-
Travailler en groupe
-
Rédiger un guide d’entretien
-
S’estimer et être capable d’écoute et d’empathie
-
Utiliser les ressources numériques
-
Exercer son esprit critique
-
Réaliser une production multimédia
-
Réaliser et présenter un exposé
Activites proposées
- Réaliser un audiogramme avec l’infirmière scolaire et analyser son propre audiogramme
- Calculer la dose de bruit reçue en fonction du niveau sonore et de la durée
- Recherche documentaire : quels sont les moyens de prévention pour se protéger du bruit ?
Éléments de connaissances et pistes de réflexion
Introduction
L’OMS estime que plus de 1,1 milliard de jeunes à travers le monde pourraient courir un risque de perte auditive due à des habitudes d’écoute dangereuses. Plus de 43 millions de personnes de 12 à 35 ans souffrent d’une perte auditive invalidante due à différentes causes.
360 millions de personnes dans le monde souffrent de déficience auditive incapacitante. La déficience auditive peut être due à des causes génétiques, à des complications à la naissance, à certaines maladies infectieuses, à l’utilisation de certains médicaments, à l’exposition à un bruit excessif ou au vieillissement.
La moitié des cas de déficience auditive pourraient être évités par la prévention primaire. Les personnes atteintes de déficience auditive peuvent voir leur état amélioré par l’utilisation de dispositifs tels que les appareils auditifs, les dispositifs d’aide à l’audition et les implants cochléaires, de même que par le sous-titrage, la formation à la langue des signes et d’autres formes de soutien éducatif et social.
La production actuelle de prothèses auditives répond à moins de 10% des besoins sur le plan mondial.
L’audiogramme pour évaluer l’atteinte auditive
A la naissance, nous ne possédons que 15000 cellules auditives ciliées par oreille pour 135
millions de cellules visuelles… Il n’existe pas chez l’homme de régénération naturelle des
cellules ciliées détruites : l’atteinte est irréversible ! Nos oreilles n’étant pas protégées,
comme nos yeux, par des paupières, elles fonctionnent 24 heures sur 24 !
La surdité ne signifie pas ne plus rien entendre, mais entendre moins bien, ne plus comprendre ce qui est dit, devoir faire répéter certaines phrases. La norme NF S 30.105 définit la surdité ou déficience auditive comme une perte d’audition liée à une déficience du système auditif. C’est une baisse de l’audition temporaire ou définitive.
Pour mesurer la capacité de l’oreille à détecter les sons selon la fréquence, on évalue les seuils auditifs. L’audiométrie tonale utilise des sons purs et teste 8 à 9 fréquences. La méthode Audioscan permet d’obtenir des audiogrammes plus précis car elle teste 64 fréquences par octave en utilisant un procédé de balayage différent.
Les audiogrammes sont comparés aux audiogrammes de référence pour l’âge et le sexe. Au-delà de l’exposition au bruit, la surdité de transmission peut résulter des séquelles d’otites chroniques. Elle touche l’oreille moyenne et l’oreille externe et ne peut jamais être totale. Elle peut être récupérée partiellement ou totalement (médicaments, chirurgie…).
La surdité de perception touche l’oreille interne, la cochlée et le nerf auditif et ne peut pas être soignée par voie médicamenteuse. Elle peut être efficacement corrigée par des aides auditives (prothèses, implants….). Elle a pour cause une malformation ou des dommages aux cellules ciliées de l’oreille interne.
La surdité congénitale est présente à la naissance et peut être héréditaire ou génétique, ou bien résulter d’une maladie ou de dommage s’étant produit au cours du développement foetal. L’incidence de la surdité congénitale est estimée à 2-5 cas pour 1000 naissances et est généralement permanente.
La surdité acquise se produit après la naissance, résultant d’une maladie ou d’un traumatisme. Lorsque la perte d’audition se produit avant l’acquisition du langage chez l’enfant (environ 2 ans ½), il s’agit d’une surdité pré-linguale. Après l’acquisition du langage, il s’agira d’une surdité post-linguale. Elle a pour origine : l’exposition à des niveaux de bruits trop importants qui endommage définitivement les cellules ciliées de l’oreille interne, des traumatismes comme un traumatisme crânien résultant d’un accident, des maladies comme une méningite ou une maladie auto immune, certains médicaments, qualifiés alors d’ototoxiques (antibiotiques : aminosides) et l’âge, qui chez certaines personnes, entraîne une perte progressive de l’audition que l’on appelle la presbyacousie.
Le seuil d’audibilité est fixé à 0 dB(A) et celui de la douleur de l’oreille se situe à 120 dB(A).
Les risques auditifs sont liés à la « dose de son » reçue par l’organisme c’est-à-dire l’intensité sonore associée à une durée d’exposition.
La réglementation européenne sur le bruit au travail recommande de ne pas dépasser « les
doses » suivantes :
85 dB(A) → 2h32
88 dB(A) → 1H16
91 dB(A) → 38 min
100 dB(A) → 5 min
105 dB(A) → 1,30 min
110 dB(A) → 30 s
Lorsque nous sommes exposés à plus de 80 dB(A) 8 heures par jour, une fatigue auditive s’installe progressivement. Associée à des bourdonnements ou des sifflements d’oreilles (acouphènes), elle est le signe annonciateur d’une perte d’audition.
Cette perte d’audition est insidieuse dans la mesure où les effets observés ne sont pas
immédiats mais elle est irréversible car les cellules de l’oreille interne qui sont atteintes ne se renouvellent pas. La personne malentendante va peu à peu s’isoler de son entourage qu’elle n’arrive plus à comprendre.
Attention : une seule exposition à des niveaux sonores très élevés (100 dB(A) et plus) peut provoquer un traumatisme sonore aigu, au travail comme dans les loisirs (concerts, discothèques, stand de tirs, karting…).
Les symptômes
La fatigue auditive est une élévation temporaire des seuils d’audition, de l’ordre de 5 à 10 dB. Elle constitue un signal d’alarme. Si l’expérience se renouvelle trop souvent, la surdité s’installe progressivement.
Les traumatismes sonores aigus (TSA) sont dus à l’exposition à un bruit de courte durée et d’intensité importante, engendrant une diminution de l’audition (exemples : détonations d’arme à feu, explosions, pétards…).
Les acouphènes sont des bruits « parasites » dans l’oreille, alors que rien dans l’environnement ne génère ce type de son. Ils peuvent provoquer des troubles du sommeil, de l’irritabilité, des troubles de la concentration etc. Lorsqu’ils sont forts et constants, ils peuvent devenir intolérables et conduire à la dépression.
L’hyperacousie est le fait d’entendre les sons plus forts qu’ils ne le sont vraiment, ce qui provoque une intolérance au bruit. Cela entraîne un isolement des personnes atteintes. La réadaptation aux sons forts doit être très progressive accompagnée d’une thérapie comportementale et d’exercices de relaxation.
Pertes auditives moyennes selon l’âge
En dehors de toute exposition aux bruits, l’audition diminue naturellement avec l’âge.
Les moyens de prévention
Le premier moyen de prévention des lésions auditives consiste à prendre conscience que, d’un point de vue physiologique, « la dose de bruit » correspond à la combinaison de deux valeurs : l’intensité sonore (en décibels) d’une part et le temps d’exposition d’autre part.
Si la dose de bruit maximale admissible tend à être de mieux en mieux respectée dans le monde du travail, les expositions sonores de loisir ne sont jamais prises en compte alors, qu’elles sont souvent très importantes, notamment dans les loisirs musicaux.
Le deuxième moyen de prévention est d’apprendre à limiter son temps d’exposition personnel et à s’éloigner des sources sonores quand la dose maximum est atteinte, ou de s’en protéger par des bouchons d’oreille si l’on souhaite ou si l’on doit rester sur le lieu de l’exposition sonore.
Le troisième moyen de prévention est d’être particulièrement vigilant sur les quelques
« signaux » d’alerte envoyés par notre organisme (acouphènes temporaires, fatigue auditive…) car il n’y a que très peu de récepteurs de la douleur dans l’oreille pour nous avertir d’une atténuation auditive graduelle.
Le dernier moyen de prévention est de connaître les mesures d’urgence à adopter en cas de surexpositions traumatisantes pour en « limiter » les conséquences : consulter dans les 24 heures un service d’urgence ORL.
Les effets extra-auditifs du bruit
Selon une étude quantitative de l’OMS (mars 2011) évaluant la charge de morbidité attribuable au bruit ambiant en Europe, le bruit causé par la circulation concourt chaque année à la perte de plus d’un million d’années de vie en bonne santé (DALYs) :
– 587 000 pour cause de gêne
– 903 000 pour de perturbations du sommeil
– 61 000 pour cause de crise cardiaque
– 45 000 pour troubles de l’apprentissage
Pour le Professeur Goethals (cardiologue) : « Un européen sur quatre est perturbé par le bruit dans son sommeil. 250000 européens développent chaque année une maladie cardiaque due au bruit. Avec l’augmentation de l’exposition au bruit, il y a une augmentation des maladies et de la mortalité. »
Le bruit peut entraîner des effets sur le système nerveux autonome (réaction directe qui n’est pas contrôlée par le cerveau) : augmentation de la tension artérielle, de la fréquence cardiaque, libération d’hormones de stress (cortisol, catécholamines). L’hypertension est le médiateur de l’infarctus du myocarde et de la thrombose cérébrale, de l’insuffisance cardiaque.
Mathématiques
Le décibel est l’unité de mesure (dB(A)) qui permet d’exprimer l’intensité d’un son. Le seuil d’audibilité est fixé à 0 dB(A) et celui de la douleur de l’oreille se situe à 120 dB(A).
- Ranger les différentes sources de bruit par ordre croissant de niveau sonore
- Quelles sont les niveaux de bruit qui peuvent générer une douleur ?
- A partir d’une exposition à 80 dB(A) sur 8 heures, le bruit peut causer des troubles
auditifs. Classe les sources en deux catégories celles susceptibles de provoquer des troubles auditifs et celles sans troubles auditifs.
Les manifestations sur lesquelles s’appuyer
-
La Journée nationale de l’audition
1er jeudi de mars
-
La Journée mondiale sans téléphone portable
6 février
-
La Journée mondiale de l’audition
Agir pour l’audition – 3 mars
-
La Journée internationale du sommeil
3ème vendredi du mois de mars
-
La Journée mondiale de la santé
7 avril
-
La Journée mondiale de la voix
16 avril
-
La Journée internationale contre le bruit
30 avril
-
La Journée européenne des voisins
29 mai
-
La Fête de la musique
21 juin
-
La Journée internationale de la tolérance
16 novembre
-
La Journée internationale des personnes handicapées
3 décembre
Aller plus loin
- Sites internet
-
Vidéos
Le fonctionnement de l’oreille - Université libre de Bruxelles Le système auditif - Polyclinique de l’oreille : 2’37 – Extrait : 0 à 1’17 Physiologie de l’oreille : DVD Hein ! (AGI-SON) Perte des cellules ciliées Le bruit et les jeunes : ESET 2min tout compris : 2’36 La déficience auditive dans la vie courante Film « La famille bélier » (2014) d’Eric Lartigau LES MOYENS DE PROTECTIONS : COMMENT METTRE DES BOUCHONS D’OREILLE A FORMER ? Santé Publique France Institut National de Recherche et la Sécurité Les nuisances sonores au quotidien - Arte-FUTUREMAG / 14’24’’
- Applications smartphones
-
Ouvrages, Guides, Articles
CIDB « Bruit et santé » 21 pages. CIDB (2015). Recensement des outils pédagogiques existants sur l’environnement sonore et les effets sanitaires du bruit Hannecart, C, Crusson, N, Fourrage, H (2015) « Rapports des jeunes à la musique à l’ère numérique. Synthèse de l’enquête menée en Pays de la Loire » Le Pôle, 24 pages JNA Livre blanc –Des oreilles pour la vie, un enjeu de santé publique » Un regard pluridisciplinaire sur la santé auditive des jeunes en France Liberman, C (2016). « Le fléau des pertes auditives cachées » Pour la science, n°461. P59-65 Rapport ADEME/CNB (2016). « Le coût social du bruit »